A la fin des années 70,
Simca est le quatrième constructeur automobiles français. Mais la
marque n'est plus indépendante depuis 1970. Elle s'appelle en
réalité Chrysler France et fait partie de l'entité Chrysler
Europe, composée de Chrysler UK (ancien groupe Rootes,
propriétaire des marques Sunbeam et Hillman) et de Chrysler España
(Barreiros). Alors que les ventes de Simca seportent plutôt bien
en France avec ses deux modèles phares, les 1307 / 1308 et
Horizon, qui ont reçu à deux ans d'intervalle le prix de voiture
de l'année, le groupe américain Chrysler ne va pas très fort et
désire se défaire de sa filiale européenne. En effet, celle-ci, en
dehors de sa branche française, ne va pas très fort non plus
depuis le choc pétrolier.
Le
10 juillet 1978, PSA (Peugeot Société anonyme) rachète ainsi
Chrysler Europe.
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Dès
l'été 79 et donc à partir de l'année modèle 1980, les
Chrysler-Simca deviennent des Talbot-Simca. Les Matra-Simca sont
rebaptisées de leur côté Talbot-Matra. Inutile de préciser que ce
changement de nom va créer la confusion chez tous les clients du
groupe. La nouvelle marque au T cerclé est lancée à grands coups
de publicités et surtout à grands frais pour PSA. La 1510,
première nouvelle Talbot, est dans le même temps dévoilée en
remplacement de la Chrysler-Simca 1307/1308. Elle constitue en
réalité un restylage de cette dernière. La Solara, trois volumes
de la 1510, est présentée quelques mois plus tard en mars 1980
A partir de juillet 80 (millésime 81), le nom Simca est définitivement enlevé des coffres de tous les véhicules produits, au profit de celui de Talbot, en même temps qu'est généralisé le T cerclé sur les calandres. |
La Tagora, grosse
berline de luxe, étudiée sous l'erre Chrysler, mais revue sous
PSA, est ensuite lancée en octobre 1980. Mais le marché, frappé
par un second choc pétrolier, est crise et les clients se tournent
vers les petits voitures à faible cylindrée et à plus faible
consommation. La Tagora démarre donc dans une mauvaise
conjoncture... qui lui sera hélas fatale dès 1983, avec moins de
20 000 exemplaires vendus !
Entre temps, Talbot, qui voit ses ventes sur tous ses modèles chuter de façon alarmante, sent à juste titre que son salut peut passer par la commercialisation d'une citadine. Pour faire vite, le constructeur lance alors la Samba fin 1981, sur un air de déjà vu, puisqu'elle ressemble au coupé 104 de Peugeot et à la LN de Citroën. Pourtant, elle est légèrement plus longue, plus spacieuse et offre une ligne plus moderne. L'année 1982 sera assez bonne pour la Samba avec plus de 100 000 exemplaires produits, mais le groupe doit faire face à un nouveau coup dur : des grèves massives et spectaculaires, qui vont perturber fortement les cadences de production et empêcher Talbot de répondre correctement aux demandes. Les clients se tournent alors vers la concurrence. PSA, qui a dépensé énormément d'argent dans cette affaire, veut faire à tout prix des économies. Le regroupement de tous les services commerciaux de Peugeot et de Talbot est alors décidé. Mais ce fut un très mauvais calcul pour le futur de Talbot. Le réseau Peugeot accueille Talbot et très peu souvent l'inverse, les concessionnaires ex-Simca ayant préféré rejoindre la concurrence étrangère. Les modèles Talbot vont être, de ce fait, handicapés par les commerciaux de PSA qui vont préférer vendre les véhicules Peugeot qu'ils connaissent mieux.
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Alors que 1988 marque en France la fin officielle du quatrième constructeur automobiles français, la marque Talbot ne s'éteindra étonnamment en Grande-Bretagne qu'en 1996. En effet à partir 1982, fut commercialisé outre-manche le frère jumeau des utilitaires Peugeot J5 et Citroën C25, sous le nom de Talbot Express.
Remerciements à Mr Adrien Cahuzac pour la rédaction de cet article. |